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Le 6 octobre, j’ai organisé avec Etopia et Lotte Stoops de Groen, une journée sur la chaîne alimentaire. Voici mon intervention en introduction.

Bonjour et bienvenue à chacune et à chacun

Je suis très heureuse de vous accueillir au nom d’Etopia et des groupes Ecolo et Groen du parlement régional bruxellois à cette journée dédiée à la production de notre alimentation.

Vu le nombre de personnes présentes aujourd’hui, nous pouvons faire le constat que c’est un sujet qui nous touche tous de près. (Ou bien que nous sommes tous super content de pouvoir quitter nos ordinateurs pour revoir des gens en présentiel ;-)

Nous mangeons toutes et tous tous les jours (du moins c’est ce que je nous souhaite), et le fait que les aliments arrivent à nous, en ville, à bas prix nous semble normal.  Nous avons aussi quelques images d’épinale en tête sur la production de fuit, légumes, céréal et de viande.  Le marketting nous vend de petites fermes à taille humaine et des vaches heureuses, mais la réalité est tout autre. Même en Belgique.

Je me suis intéressée à l’agriculture, comme filière économique.  C’est une économie essentielle, nous devons tous manger.  Et elle illustre pour moi toutes les dérives de notre économie libérale capitaliste : Détention du capital par les plus nantis et des gros groupes industriels,  Recherche de rendement au détriment de l’environnement et du social,  accord de libre échange qui bousillent les économies locales et les revenus des agriculteurs,  mécanisation pour diminuer les coûts,  Destruction des sols,  sacrifie du bien-être des animaux.
L’amazonie qui brûle est le symbole de cette humanité folle qui a perdu son bon sens paysan.

Prendre en main les questions de production agricole et de sa distribution, depuis la ville, n’est donc pas une occupation de bobo.
C’est une nécessité pour la survie de l’humanité.
C’est une nécessité pour la qualité de la nourriture que nous mangeons et donc notre santé,
C’est une nécessité pour la préservation d’une planète où l’humanité peut s’épanouir.
C’est une nécessité sociale pour garantir une vie digne aux producteurs.

40% des européens vivent dans des grandes villes.  Il est donc primordial de repenser le lien entre la ville et son territoire productif.

Pour Bruxelles, j’identifie plusieurs enjeux en particulier

Nous devons retisser du lien entre les bruxelloises-mangeurs et les producteurs qu’ils soient bruxellois ou d’ailleurs. C’est en prenant conscience que produire de la nourriture cela prend du temps et du savoir-faire que nous retrouverons du respect et de la gratitude pour ce qui se trouve dans notre assiette et tous les humains et les non-humains qui ont rendu cela possible.
Ceci passe par une production locale, proche des citadins.  Il faut donc trouver un équilibre entre les différentes fonctions de la Ville.

Comme on le verra plus tard ce matin, le nombre de nouveau projets de production agricole est en forte augmentation en Région bruxelloise, et je m’en réjouis.  Pour que cela continue, il faut leur trouver des terres.  Cela passera aussi par un travail sur la transmission des terres actuellement en exploitation par des agriculteurs traditionnels qui n’alimente malheureusement pas notre capitale.

Nous devons construire, pour approvisionner Bruxelles, un réseau d’approvisionnement à l’échelle de la Belgique avec un regard particulier pour les deux Brabants.

Actuellement par exemple la majorité de la production wallonne est exportée, elle ne nourrit donc ni la Wallonie ni Bruxelles. Nous devons soutenir et développer des modèles économiques qui offrent des revenus suffisants pour les agricultrices et les agriculteurs.

Nous devons soutenir une agriculture respectueuse de la terre.

Un autre défi est celui d’améliorer la qualité de ce qui est dans l’assiette des bruxellois.  Et ceci dans tous les quartiers et avec tout le monde.

Aujourd’hui les ménages belges dédient 13% de leur budget à l’alimentation, contre 50% il y a 40 ans.  Un modèle durable passera sans doute par une montée de ce pourcentage qui devra alors impérativement être accompagné de mécanismes de protections des petits revenus. Afin que eux aussi mange des aliments de bonnes qualité nutritive et gustative.

Et tout ceci passera aussi par l’évolution de notre régime alimentaire.

Actuellement, si on prend par exemple la Région Wallonne,  71% des surfaces agricoles sont dédiées à nourrissage des animaux que nous mangeons , 20% fruits, légumes, céréale et pdt , 9% pour l’énergie

Faire évoluer notre régime alimentaire vers un régime moins carné, permettra de développer notre autonomie alimentaire.

Lors de ce colloque, nous aborderons ces enjeux d’une manière ou d’une autre.

Le menu de notre journée, et en particulier celui de notre matinée est dense.  Et encore il y a plein d’autres personnes et d’initiatives que nous aurions encore aimé inviter.

Après le mot d’accueil de ma collègue Lotte Stoops, députée régionale Groen, nous commencerons par faire le point sur la Région bruxelloise, ce qu’elle a besoin en ressources en aliment et d’où ces aliments proviennes.

Ensuite nous irons à la rencontre de la réalité des agriculteurs wallons.  On parlera des enjeux de l’accès à la terre et entendra le témoignage d’un agriculteur moyenne surface en Bio, de ses conditions économiques et de ses filières de distribution.

Nous reviendrons à Bruxelles pour faire le topo la producteurs et les terres cultivées.

Ces premiers exposés pourraient être un peu déprimants.  Du coup après la pause, nous sèmerons de l’espoir avec la présentation d’initiatives qui illustrent la créativité et le réveil de la société.

Je vous souhaite donc une excellente journée.  J’espère qu’elle vous apprendra des plein de choses, qu’elle vous inspirera, et que vous y ferai aussi des jolies rencontres.